Quel nom souhaiteriez-vous donner à ce futur centre culturel?

D'autres propositions

Projet de création d’une Maison des Cultures Africaines et Afro-Caraïbéennes

Il existe en France, un potentiel culturel, artistique et intellectuel africain considérable. La présence longue et importante d’une population d’origine africaine a fait de la France un pôle de la vie culturelle africaine ; elle demeure un passage quasi obligé pour tous les créateurs et artistes africains.

D’autre part, la situation d’exclusion des langues et des cultures africaines qui y prévaut depuis la colonisation et le sentiment de discrimination des populations africaines ont pour conséquence une méconnaissance et /ou une «folklorisation» de toute l’activité culturelle des africains.

Malgré que depuis le milieu du 19e siècle, les études africaines soient et restent une des spécialités de l’Université et de la Recherche françaises.

Pourtant, avec ce potentiel considérable, ou à cause de ce paradoxe, la culture africaine reste peu visible, fragile, dispersée, inefficace, et très en deçà de ses possibilités et potentialités ; la cause essentielle de cette situation paraît être l’absence d’un lieu de visibilité et d’un lien fédérateur, autour desquels pourraient converger et se renforcer les nombreuses initiatives et actions particulières.

La création d’une Maison des Cultures Africaines permettra de donner à la culture africaine une visibilité à la hauteur de sa présence effective en France ; elle aidera l’enracinement de la vie culturelle africaine dans le paysage culturel français.

De nombreux indices permettent de penser que la conjoncture est favorable à une telle initiative :

- L’arrivée massive à l’âge adulte des nouvelles générations de jeunes d’origine africaine dont les liens avec les pays d’origine sont de plus en plus lâches et dont l’avenir est inexorablement situé en France, mais qui conservent un fort attachement à ses racines ;

- L’élévation sensible du niveau général d’éducation de ces nouvelles générations, qui accèdent à une formation supérieure ;

- La présence en France de très nombreux intellectuels, artistes, et créateurs africains.

- Enfin une évolution positive de l’opinion et des institutions françaises quant à la place des langues et cultures d’origine étrangère en France.


La notion de «langues de France» qui s’est imposée à l’occasion du débat autour de la charte des langues régionales ou minoritaires, manifeste clairement cette nouvelle situation.

Outre la nécessité d’un dialogue ouvert et intégratif avec les communautés d’origine africaine cette structure sera un espace pour la réhabilitation des savoirs traditionnels mais aussi un lieu de fécondation, d’échanges et de dialogues interculturels.

La mission première «de la Maison des Cultures Africaines» sera de favoriser des rencontres, échanges d’expérience et des convergences en vue d’instaurer un foyer de créativité.

Colette ILUNGA

25/01/2008

Compte-rendu de la réunion du 12/01/2008

Compte-rendu de la réunion du 12/01/2008
Maison des Passages,18h-20h

Présents : Laurent Lecefel, Colette Ilunga, Thomas Bah-Gayn, Daniel Klamadji,
Mickael Coppet, Philippe Lavodrama, Théo Agopome, Albertine Pabingui-Gondje, Sophie Valfroy, Rosalie Gueye.

Ordre du jour : - Rédaction du Cahier de doléances
- Groupe de travail pour la « Maison de la culture »

1. Le principe d'élaborer un cahier de doléances a été retenu dans le but de faire entendre nos voix par des moyens de dialogue et de coopération.
Pour mener à bien la tâche de conception et d'élaboration, un comité de rédaction a été mis en place. Il se compose de : Théophile AGOPOME, Mickael COPPET, Colette ILUNGA, Philippe LAVODRAMA.
Le référent pour cette tâche est Philippe.
2. Concernant la Maison de la culture, le problème se pose quant au choix de la nomination à choisir. Faut-il une Maison pour la culture africaine et une autre pour la culture antillaise, ou une seule maison qui regrouperait les deux cultures ? C'est une question de fond, le choix du nom est de la plus haute importance.

Au niveau de l'Afrique, il s'agit de créer une sorte de dynamique panafricaine, penser l'Afrique de façon très collective et faire ressortir les points qui nous lient tels que la couleur de la peau, les valeurs de respect, l'esclavage et la colonisation.
Au niveau des Antilles, prendre en compte leur identité.
Quel est le plus petit dénominateur qui lie les africains et les antillais en France ? Hormis la couleur de la peau, il y a le regard qu'on porte sur nous. Il s'agira donc de restaurer une image, une parole, une dignité.
Un comité de réflexion est mis en place pour se pencher sur ce projet. Il se compose pour le moment des personnes suivantes : Théophile AGOPOME, Mickael COPPET, Rosalie GUEYE, Colette ILUNGA, Philippe LAVODRAMA, Albertine PABINGI, Marie-Elisabeth FOUDDA.
Nous allons contacter d'autres personnes qui voudront bien nous rejoindre.
Pour la dénomination à adopter à la Maison de la culture, Laurent Lecefel se propose de créer un blog pour lancer un sondage. Voici l'adresse du blog : rectification de l'adresse :
http://kfenoir.blogspot.com

1961 : OUVERTURE DE LA PREMIÈRE MAISON DE LA CULTURE AU HAVRE

Les maisons de la culture : au-delà de leur « échec », leur vraie réussite :

« Transformer en un bien commun un privilège, tel est le but des maisons de la culture »
Gaétan Picon

Après 40 ans, les « maisons de la culture » sont sorties de leurs murs
d’origine et leur esprit imprègne de plus en plus les lieux voués à
la culture. Dès les années trente, à la Ligue des intellectuels contre
le fascisme, Gaétan Picon et André Malraux parlaient de « la maison
de la culture ».Quatre mois après sa nomination comme ministre
d’Etat chargé des affaires culturelles, avant même la constitution
officielle du ministère, Malraux annonçait qu’avant trois ans,
chaque département aurait sa maison de la culture. Sept seulement
rayonnaient pleinement à son départ en 1969.
La mission originelle
Pour lancer le premier plan quinquennal pour la culture, en 1961,
Pierre Moinot, du cabinet d’André Malraux, écrit que la maison
de la culture a pour mission d’offrir à chacun, quel qu’il soit, où
qu’il soit, la tentation de la culture ; elle est là pour organiser une
rencontre. « De cette rencontre peut naître une familiarité, un choc,
une passion, une autre façon pour chacun d’envisager sa propre
condition. Les oeuvres de la culture étant, par essence, le bien de
tous, et notre miroir, il importe que chacun y puisse mesurer sa
richesse, et s’y contempler. »
[...] « Elle exclut la spécialisation [...] et abrite toutes les formes
de culture sous tous leurs aspects. [...] Elle n’a pas souci d’organiser
l’enseignement même des arts, et donne toujours le pas à
l’oeuvre. La confrontation qu’elle suscite est directe, évite l’écueil
et l’appauvrissement de la vulgarisation simplificatrice, et se fait
évidemment aux risques réciproques des parties mises en présence.
[...] La première forme de ce qu’on appelle d’ordinaire, par un mot
d’ailleurs magique, « l’initiation » aux arts, est une rencontre intime. »
Gaétan Picon précise à son tour : « Comme les universités sont les
lieux où se transmet l’image achevée des cultures passées, les maisons
de la culture seront les lieux où l’image inachevée de la culture présente
sera montrée à ceux qui participent d’elle sans toujours le
savoir, par ceux-là mêmes qui la façonnent. »

Si on a pu parler d’un échec des maisons de la culture, c’est parce
que cette démarche d’accès élargi à la culture, qui a immédiatement
séduit des responsables culturels dans le monde entier, de l’Amérique
du Nord jusqu’au coeur de l’Inde, n’a été mise en oeuvre par
Malraux lui-même, assisté de E.-J. Biasini, que dans sept villes -
et non dans 95 départements comme il l’avait espéré.
Quarante ans après
Aujourd’hui, on compte soixante trois « scènes nationales » - jusque
dans des villes petites -, qui appliquent la démarche avec rigueur
et succès. Mieux encore, nombre d’institutions classiques et parfois
centenaires ont intégré le principe de la pluralité des disciplines
artistiques : bibliothèques, théâtres municipaux, festivals « spécialisés
», jusques et y compris des musées, et des écoles d’art : non
seulement le centre Pompidou, mais le musée d’Orsay et le Grand
Louvre lui-même offrent tout au long de la journée des concerts,
des séances de cinéma, des cassettes à emprunter ou à acheter. La
Comédie-Française propose une galerie d’oeuvres contemporaines
au Vieux-Colombier et le Conservatoire national supérieur de
musique est devenu une « Cité de la musique » où le public du nord
de Paris est bienvenu.
Ainsi, en quarante ans, la « maison de la culture » est-elle sortie
des murs des « maisons de la culture » originelles et imprègne-telle
désormais l’esprit et la démarche d’une majorité d’institutions
culturelles en France. C’est exactement le but que lui assignaient
en profondeur Gaétan Picon et André Malraux, son succès le plus
grand. Comme le disait Picon à l’ouverture de la maison de la
culture d’Amiens en 1966 : « Ce que seront les maisons de la culture,
nous le savons moins que nous ne le cherchons ensemble. »

Augustin Girard
président du Comité d’histoire